Dans les geoles du Soleil Noir

« Seigneur Rinchen ? »

La voix était joyeuse, presque chantante. Elle reposa sa question une nouvelle fois, et le prêtre finit par ouvrir péniblement les yeux, cherchant dans la pénombre son origine pour finalement les poser sur Shandora. Le felys était assis en tailleur à quelques mètres de lui, les coudes sur les genoux, le menton reposant au creux de ses paumes, et le regardait d’un air paisible et souriant que le prisonnier ne lui avait jamais vu jusqu’à présent.

« Bonjour.

Le felys lui sourit de nouveau et décida de répondre d’emblée à ses questions muettes.

« N’ayez crainte, vos compagnons m’ont bel et bien mis la main sur le poil cette nuit… vous avez un chef drôlement intéressant vous savez ? Enfin, toujours est il qu’ils ont maintenant en mains deux des trois clefs nécessaires pour vous libérer… mon rôle s’est arrêté à ce moment et ce n’est pas mon genre de faire du zèle pour un travail qui ne me plait pas. »

Le felys se leva, épousseta la poussière sur son habit, et continua sur le ton de la conversation.

« Mais je me suis dit que vous deviez certainement vous ennuyer. J’ai donc demandé à Mademoiselle Sentence l’autorisation de venir jouer avec vous. »

Il se tourna vers Rinchen avec un sourire radieux, de plus en plus enthousiaste, puis pris un air plus soucieux.

« Par contre je n’ai pas encore trouvé à quel jeu nous pourrions jouer… Et c’est la première fois que je vais faire ça, j’ai bien étudié la question dans les livres, mais je suis tellement fébrile … j’espère que vous me pardonnerez mes maladresses, je vous promets de faire de mon mieux. Bien évidement, ce serait plus rigoureux si un maître en la matière était présent… j’espère que Silassryn aura reçu mon message, il n’est toujours pas là, mais nous pouvons commencer sans lui je suppose, à moins que ceci ne vous pose un problème, vous êtes le principal intéressé après tout… »

Le felys parlait en continu, plus pour lui même que pour son interlocuteur, à un rythme rapide, le tout agrémenté de quelques gestes de la main. Il s’arrêta d’un coup, semblant réfléchir à un oubli.

« Mais nous n’avons toujours pas choisi notre jeu…

Arracher les ongles reste un grand classique, mais j’aimerai éviter qu’il y ait trop de pertes de sang… vous êtes suffisamment faible comme ça, et le sang a la mauvaise manie de tacher et d’empester la pièce de son odeur…

Planter de fines aiguilles sous les ongles ? très douloureux, je suis certain que ça a déjà dû vous arriver de vous planter accidentellement une épine sous l’ongle. Oui c’est une idée, on garde, mais il faut trouver autre chose, on ne va tout de même pas faire que ça…

Vous enduire de mélasse et vous jeter dans un nid de fourmis rouges ? oh ! ce serait admirable, d’ailleurs nous n’avons pas forcement besoin de mélasse. Savez vous ce que ces adorables créatures peuvent se faufiler par les orifices et vous découper de l’intérieur… les intestins, la gorge… horriblement douloureux n’est ce pas ? …*il réfléchit un instant en fronçant les sourcils* mais je vais devoir y renoncer… nous avons besoin de vous en vie.

Le supplice de l’eau ? je ne sais plus si ça s’appelle comme ça… je confonds peut être, arrêtez moi si c’est le cas : vous forcer à boire de l’eau, des litres et des litres d’eau. Vous qui m’en réclamiez justement la dernière fois... Ce serait pas mal ça aussi.

Ha ! voilà qui peut se faire sans effusion de sang : vous briser les articulations une à une ! en commençant par les extrémités pour que la douleur remonte lentement.

Ou encore… oui cela doit être possible, mais nécessite une bonne connaissance en anatomie : planter des aiguilles dans les nerfs mêmes… je crois que la douleur remonte au cerveau… mais je ne sais pas si cela laisse des séquelles… ce serait ennuyeux, et je ne désire pas cela pour vous.

Le supplice de la roue, mais il faudrait amener une roue ici… pas que ce soit impossible, mais bon.

Il reste encore le fer rouge… et si je transformais votre corps en œuvre d’art ? au fer rouge ou par scarification ? par scarification c’est plus long et aussi douloureux, peut être plus.

Si seulement maître Silassryn était là… il saurait sûrement.

Hum… la torture psychologique est intéressante aussi, et nous pourrions alors faire participer vos amis… si je gèle vos mains, vos doigts seraient alors extrêmement fragiles… j’en casse un ou deux et les envoie dans un joli paquet avec un magnifique ruban rouge à vos amis, et pas d’effusion de sang puisque les doigts seront gelés. Oui fort sympathique.

On peut aussi passer dans un registre plus gai et moins douloureux. Reprendre l’idée de la mélasse mais uniquement sur la plante des pieds, et remplacer les fourmis par des écureuils.

Ce qui m’intéresse c’est tout de même le suspense qui en résulte… observer vos réactions, savoir à quel moment vous crierez grâce… bien évidement ceci demande un minimum de bonne volonté de votre part, je compte sur vous pour ne pas crier grâce quand nous n’avons même pas commencé.»

Il s’arrêta là, pensif. Apparemment il ne trouvait rien d’autre pour le moment. Il se tourna donc vers le prince d’ambre toujours gentiment à sa place pour lui demander avec un sourire encourageant.

« Alors ? où va votre préférence ? et si vous avez d’autres idées n’hésitez pas à m’en faire part, je ne désire rien de plus que d’apprendre. »

Saritram a écrit:

Soudain et tout à coup la porte de la salle de torture s'ouvra avec fracas !

Dans l'embrasure de la porte se tenait une silhouette recourbée traînant un lourd fardeau vers l'intérieur de la pièce.

Se retournant alors, le visage de Saritram se dévoila, visiblement irrité par la présence de Shandora.

Oh la salle de torture est déjà occupée ... quel dommage.

Désolé mon ami.

Dit-il au prisonnier qu'il avait porté jusqu'ici.

Nous allons devoir ...

Continua t'il en plantant ses longs ongles dans la trachée du malheureux pour en extraire le tube respiratoire d'un coup sec.

Nous contenter de cela.

Après avoir vidé sa victime de son sang et envoyé ses restes dans l'oubliette passablement nauséabonde qui servait de " composte " à cadavre torturé, Saritram se retourna vers le félys.

Vous attendez quelque chose ? Je vous gêne peut être ? A moins que vous ne manquiez d’imagination ?

Dit le vampire d'un air narquois à Shandora.

Ah oui, vous attendez sans doute votre maître de torture ... Silassryn.

Hem ...

Toussota Saritram en voulant contenir un fou rire.

Permettez que j’assiste donc à cette séance, puisque vous monopolisez la salle … de toute manière je ne vous laisse pas le choix.

Puis, tournant autour du corps immobilisé de Rinchen, le vampire laissait paraître toute sa sournoiserie dans un sourire.

Allons allons Shandora un peu d’initiative ! Commencez donc sans votre pédagogue.
Je suis certain que votre Saurus de professeur apprécierait de vous voir déjà à l’œuvre en arrivant ici.

Silassryn a écrit:

"Et je suis certain que son saurus de professeur apprécierait de ne pas vous voir ici, parasite."

Silassryn venait de pénétrer dans la sombre salle. Sa peau écailleuse envoyait des reflets à la lueur des torches fumeuses qui nimbaient la salle d'une faible aura rougeâtre. On pouvait voir à sa seule posture qu'il gratifiait le vampire d'un regard noir.

Il se mit à marcher autour de la salle, fixant le sol droit devant lui. Même si les mots qu'il adressa au Félys n'étaient pas du même ton glacial que pour le Comte, on pouvait toujours y ressentir une certaine froideur.

"Hsss! Réfléchissez un peu Shandora. Pourquoi choisir entre tous ces choix? Le corps humain est bien assez vaste pour en pratiquer la moitié... Si ce n'est plus."

Marquant un temps d'arrêt, il jeta un coup d’œil au prisonnier entravé sur le chevalet de bois, sali par diverses tâches pus ou moins identifiables.

"Surtout quand le supplicié en question est un prêtre"

A ces mots, un sourire malsain s'étira sur sa face repoussante. Il continua à marcher, et s'arrêta au bord de la fosse, examinant le corps sans vie jeté là par Saritram, un instant plus tôt. Il se tourna vers lui, de l'ironie mêlée à son regard de haine.

"Quant à vous qui vous vantiez tant de votre grand talent de bourreau, l'auriez vous soudainement oublié? Se serait-il évanoui?"

Le lézard émit un ostensible reniflement de mépris.

"Vous venez de gâcher quelque chose qui aurait été hautement estimable dans cette petite distraction."

Rinchen a écrit:

Rinchen releva la tête et regarda droit dans les yeux ses deux bourreaux, soutenant leur regard avec fierté. Il était plutôt faible mais avait encore toute sa tête. Il décida de communiquer par télépathie, ce moyen étant nettement plus efficace que la parole. Il décida de s'adresser à Shandora, car en effet il est plus difficile de communiquer télépathiquement avec les Saurus.

" Pourquoi me demander qu'est ce que je désire comme souffrance, vous êtes bien assez vieux pour la choisir vous même cette technique de torture.
Vos moyens de torture sont complètement dérisoire contre ma personne. Et si nous parlions de vous Shandora à la place, que faites-vous dans cette confrérie alors que je ne ressent que haine à votre endroit lorsque l'on parle de vous. Regarder bien autour de vous si vous êtes vraiment entouré d'ami prêt à vous aider lors des grands périls de la vie. "

Rinchen toussa violemment et repris son discours.

" Vous devriez plutôt regardez derrière vous ceux qui ce dises vos amis au lieu de me considérer comme un ennemi. Moi seul pourrai peut-être vous venir en aide et vous sauver de votre folie."

Il observa le félys, sa haine avait monté d'un cran et Rinchen était prêt à faire face à la mort. Il vit le félys mettre ses main sur ses oreilles et crier:

" Arrêtez, ça suffit"

On pouvait pratiquement voir une écume de rage au bord de ses lèvre. "Avait-il craqué et me tuer" se demanda Rinchen.

Du calme… nous en avons besoin en vie. Et si tu craques c’est toi qui perd… du calme.

Le felys reprit son calme, se redressa. Mais il n’affichait plus cet air jovial qu’il avait quelques instants auparavant. Son visage était devenu impassible, et son regard glacial.

Il s’approcha lentement de son prisonnier, sans jamais quitter son regard. Son ton lui même était devenu froid et distant.

« Je pensais pourtant vous avoir prévenu Seigneur Rinchen… de ne plus vous introduire dans mon esprit. Il n’y a qu’une personne en ces terres autorisée à le faire… et je peux vous assurer que vous n’avez pas les attributs pour lui ressembler.

Pour tout vous dire il s’agit d’ailleurs de celle qui m’a élevé… elle a bien essayé de m’enseigner cette technique, mais cette tentative s’est avérée un véritable désastre… je sais cependant que l’utilisateur doit être capable de se concentrer intensément.»

Le felys s’était approché de quelques instruments sur une table à quelques pas et les observait attentivement. Pinces, ciseaux, scies… objets contendants en tout genre. Son choix finit cependant par se porter sur plusieurs fers rougissants dans le feu. Il en choisit un suffisamment fin pour être précis, il ne voulait pas d’un gros pâté de chair carbonisée.



« Je vais donc renoncer à faire des expériences et m’assurer que vous ne soyez plus du tout capable de la moindre petite concentration spirituelle. »

Il se rapprocha de Rinchen toujours attaché et se souvint soudain de la présence des deux parias et des propos du prêtre.

« D’ailleurs pour en revenir à votre utopique exposé sur la fraternité et la folie… sachez seulement que les Parias, dont vous voyez justement deux spécimens dans cette pièces, n’ont absolument aucun sens du mot « amitié », et c’est d’ailleurs le fait de leur confier ma vie qui serait pure folie…et je suis certain que si un jour je venais à être en difficulté je n’essayerai même pas de me tourner vers eux, ils m’achèveraient certainement… et sans la moindre hésitation. »

Le felys émit un petit ricanement.

« Je m’accommode très bien de ma « folie » comme vous le dites si bien. Ces types ne sont pas des amis sur lesquels compter, nous collaborons juste dans l’immédiat car nos buts sont communs… à savoir torturer un petit prêtre englué dans ses banales notions de bien, de mal, et de fraternité mielleuse à souhait. Ne jouer dont pas les grands seigneurs tentant de sauver une belle en danger, c’est vous qui avez besoin d’être sauvé… pas moi.»

Rinchen a écrit:

Rinchen baissa la tête et fit un signe de désolation. Que d'ignorance affiché par ce petit félys arrogant. Ignorait-il à se point ce que sont capable les moines de la Lignée Kapyu. Depuis l'âge de 10 ans, son Maître Chodak Gyelbu lui enseigna les arts relié à l'esprit. Grâce à la maîtrise de l'esprit, nous les moine Kapyu sommes capables de grandes prouesses et la télépathie est l'une d'elle. D'ailleurs avec l'entraînement, cette faculté était devenu une seconde nature. Certes, cela peut prendre une grande concentration, mais seulement lors de grande distance et à cette distance aucun effort n'est déployé. Relevant la tête Rinchen repris la discussion télépathique.

" Il faudra trouver autre chose pour me chasser de votre tête car la souffrance engendré par votre torture n'aura aucun effet. Et encore mieux, à chaque fois que vous me planterez ce tisonnier pour me brûler, vous aurez le privilège de m'entendre crier à l'intérieur de votre tête. Je tiens à vous féliciter par contre car j'ai sous estimé votre contrôle émotionnel. La colère que j'ai vu monté en vous s'est apaisé juste assez pour vous empêchez de commettre l'irréparable. Je me demande comment cette femme, que vous nommé l'initiatrice, aurait réagi en apprennent ma mort. Sûrement rien de réjouissant pour votre personne. Il est dommage de gaspillé votre talent par de vils actes de toutes espèces. Ayez le courage au moins de ne pas accomplir ceux des autres. Puis-je vous posez une question, êtes vous vraiment heureux de vivre ainsi? "

Rinchen releva la tête, et fixa du regard Shandora. Il le fixa d'un regard qui donne l'impression à celui qui le subit que l'on est en train de regarder en profondeur tout votre être. Et le plus inquiétant pour le sorcier était qu'il n'y avait aucune trace de haine dans ce regard. Au lieu de la haine il y avait la compassion et surtout il n'y avait aucune crainte. Rinchen resta ainsi le regard plongé dans celui de Shandora pendant ce qui sembla être plusieurs interminables minutes.

Silassryn a écrit:

"Eh bien, Shandora? Pourquoi nous faites vous attendre?"

Silassryn commençait à s'irriter face au spectacle étrange des deux humanoïdes qui se fixaient sans rien dire depuis plusieurs minutes.

"Vous faut-il de l'aide?"

Un éclat lumineux éblouit les spectateurs... Et la lame se mit en branle. Lentement d'abord, elle glissait sur la peau du prince d'ambre, sans le blesser, ne faisant qu'érafler l'humain. Même si parfois, elle appuyait plus fortement et laissait derrière elle un sillon sanglant. Son mouvement semblait totalement aléatoire, et aussi l'était-il. On pouvait voir les yeux du saurus briller de malfaisance lorsque le prêtre laissait transparaître sa peur.

"Voyez vous Shandora, la souffrance physique n'est pas tout. La souffrance psychologique est l'une des plus grandes armes du bourreau..."

Son ton était froid, doctoral. Il semblait prendre très au sérieux l'apprentissage de son "élève" felys. Il jeta un regard méprisant à Saritram.

"Si notre... ami ici présent ne s'était pas débarrassé de son invité, nous aurions pu nous en servir pour montrer à notre ami ici présent ce qu'il allait subir. Ou simplement lui faire entendre. Le son seul a la capacité de faire marcher l'imagination du prisonnier, et de lui faire imaginer les pires choses."

Sa voix se crispa soudain, tandis qu'il enfonçait violemment la lame dans le bras du prêtre.

"Mais nous devrons faire sans."

Se tournant alors vers Shandora, il lui indiqua le corps frémissant de l'humain, en hochant la tête d'un air engageant.

Rinchen a écrit:

Mais sa grande surprise Silassryn découvrit Shandora dans un état plutôt anormal. En effet, avec l'intervention de la lame de Silassryn sur son bras, Rinchen n'avait pas pour autant brisé le lien télépathique. Maintenant, Shandora ressentait tout ce que Rinchen ressentais. Pour la première fois Shandora avait l'impression d'être dans la peau d'un autre. Pour la première fois il ressentait les affres de la torture sur l'esprit et les émotions d'un être vivant.

Shandora observait son propre bras gauche avec curiosité. Pas le moindre sang sur sa manche… pourtant la douleur était bien là, vibrante, lancinante…

Il releva sa manche et observa son bras nu tout aussi attentivement. Non, pas de blessure non plus. Il toucha du bout des doigts l’emplacement de la douleur. Il sentait couler comme du sang sur sa peau, mais aucun liquide visqueux ne venait tacher sa fourrure ou ses doigts. Et il avait l’impression qu’une lame glaciale restait figée dans sa chair…


… comme dans le bras du prêtre.

Un transfert ?

Le felys sourit et se rapprocha de la table.

« deux professeurs pour le prix d’un… je suis gâté... Mais pourquoi gâchez vous vos forces ainsi ?

Silassryn ne s’arrêtera pas parce que je ressens ce qu’on vous inflige… je trouve moi même ce petit phénomène trop intéressant pour stopper notre petite séance. »

Il était arrivé à coté du prêtre, prêt à répondre à l’invitation de son « professeur ».

« Avez vous déjà fait l’amour à une femme Seigneur Rinchen ? Les hommes n’ont pas besoin de grand chose pour être satisfaits, mais pour les femmes… d’autant plus qu’il n’y a pas vraiment possibilité de savoir si ce que l’on fait est bon ou pas… Non, comme pour la torture, on ne peut juger convenablement des résultats obtenus… bien entendu je suppose que l’on peut se rapporter à l’intensité des cris, mais la voix finit elle même par fatiguer, et souvent trop rapidement… je me demande d’ailleurs s’il viendrait, à certains torturés, l’idée saugrenue de simuler ? »

Il se tut un instant, observant le prêtre, puis lui sourit et se pencha pour murmurer à son oreille.

« Merci pour ce petit présent Monseigneur…je suis certain que nous allons passer un moment…inoubliable. »

Il sortit légèrement ses griffes et les laissa courir sur la gorge palpitante, la clavicule, puis redescendit sur l’épaule et le bras. Les muscles se raidissaient sur le passage de ces petites lames, faisant sourire le felys... la sensation était étrange. Il arriva enfin à la lame toujours figée.

« Alors voyons voir… si je tourne comme ça… »

Le felys avait empoigné la lame et commençait à la tourner lentement dans la chair meurtrie. La réaction ne se fit pas attendre. Le prêtre se raidit, et une douleur explosa dans le bras du sorcier, remontant le long de ses nerfs pour envahir son cerveau et ses sens.

Il frémit et lâcha dans un murmure.

« Magnifique…

et si j’appuie là maintenant ? »

Le felys continua son jeu, introduisant à chaque fois une variante, analysant, gravant dans sa mémoire les meilleures combinaisons retenues.

Rinchen a écrit:

À la question sur les femmes, Rinchen répondu par la négative, jamais il n'avait touché à une seule femme de sa vie car sa vie monastique avait commencé à l’âge de 10 ans.

Suite à cela la torture dura pendant une bonne heure, et Rinchen continua à échanger avec Shandora les sensations qu'il vivait grâce à la torture. Il espérait que Shandora finirait par comprendre la souffrance occasionné par la torture par les êtres qui la subissait. Malheureusement cette stratégie ne fonctionnait pas avec ce chat humanoïde qui était devant lui. Celui ci prenait même plaisir à la douleur. Cet esprit est vraiment tordu ce dit Rinchen. Après une heure de souffrances, Rinchen qui saignait maintenant de partout commençait à faiblir. Lentement, le félys sentit l'esprit de Rinchen se détacher de lui. Rinchen lui dit:

" Je n'en peut plus, je préfère mourir plutôt que me guérir par ma magie. Si vous tenez encore à moi vous devrez faire venir un de vos prêtres. Peu à peu la vie quitte mon corps, j'en aurai plus pour bien longtemps maintenant. "

En effet, toutes les coupures fait par Shandora et Silassryn lui avait maintenant fait perdre beaucoup de sang. Il était maintenant en choc hypovolémique. Son sang ne remplissait plus tout son système sanguin et son cœur battait maintenant de plus en plus vite pour essayer de combler se vide. La tête de Rinchen tomba, il était maintenant inconscient, dans un coma. Plus que quelques minutes et il serait délivrer si personne lui apportait de soins.

Silassryn a écrit:

"Nos prêtres?"

un sourire carnassier étira la gueule du Saurus.

"Mais nous n'avons pas besoin d'un prêtre..; Nous autres sorciers avons quelques rudiments en magie de guérison... Le problème c'est que ce ne sera pas aussi agréable que si c'était un prêtre longuement exercé qui s'occupait de vous... Cela prendra plus de temps..; beaucoup plus de temps..."

Délaissant ses instruments de torture, le saurus appliqua sa main écailleuse sur le torse du prêtre, et commença à réciter une incantation impie. Une lueur rouge sombre apparut entre ses doigts écartée, et une violente douleur s'empara du corps du prêtre.

"Quel malheur pour vous que la régénération des chairs se fasse sans anesthésie..."

Une lueur sadique dansait au fond des yeux jaunes de l'être reptilien. Sous ses doigts, l'humain se convulsait de douleur tandis que ses blessures se refermaient petit à petit, et que le sang irriguait à nouveau son corps martyrisé. Il fallut un bon quart d'heure avant et cela cesse. Délaissant le corps pantelant du prêtre, Silassryn tourna son regard fou vers le Félys.

"Et si nous recommencions?"