[fermé]
C'était une bien belle journée qui commençait sur Kédrok. Le soleil brillait et pas un seul nuage ne pointait à l'horizon.
Sieg Hart se réveilla tôt le matin, car il avait affaire à Bourgibus, la ville des magiciens.
Sur la Grand-Place, les passants sont nombreux et actfis. On crie, on hurle, on rit. Voici un endroit où il fait décidemment bon vivre.
Et c'est alors qu'une foule importante se rassemble autour d'une petite estrade montée en hâte. Des enfants, des parents, des vieux, tous sont rassemblés pour le concert donné en faveur des victimes de Kédrok.
Un homme se tient au milieu de cette foule abondante, le regard vide, le teint pâle, et tenant un bien étrange violon dans ses mains.
Il s'avere que cet homme est Sieg Hart, le sorcier déchu !
La foule s'impatiente, réclame la musique.
Avec un regard toujours aussi inexpressif, Sieg Hart s'éxécute.
Il pose son violon contre son cou, ferme lentement les yeux puis se met à jouer une mélodie divinement belle.
La foule est conquise. Personne n'ose ouvrir la bouche de peur de gâcher ces symphonies bien trop merveilleuses pour sembler venir de ce monde.
La musique résonne partout autour de lui, semblant atteindre non seulement le coeur mais également l'âme des gens.
Puis la musique s'arrête. On le félicite, on l'acclame.
Quel grand homme est-ce !
Mais cela ne signifie rien aux yeux de Sieg Hart. Tout cela est bien futile...
Alors que les cris de joie et de remerciement se font entendre de plus belle, le temps s'assombrit. Les nuages surviennent et recouvrent toute forme de lumière, si bien que la ville se retrouve en un instant dans la pénombre.
Quand la mélodie s'arrête...tout se finit. Toute forme de vie alentour se meurt, sans éprouver la moindre souffrance. Une mort, qui à l'image de sa mélodie, est grandiose.
Les gens tombent sur le sol, les uns apres les autres, dans le silence absolu.
Et Sieg Hart se tient là, devant eux, le regard méprisant. Pas un seul sourire ne parvient sur ses levres.
Et alors il de déplace enfin, regardant ses victimes avec mépris; puis se baisse, ramasse leurs bourses et tout autre objet de valeur, dans l'indifférence la plus totale.
Enfin, il s'en va dans l'obscurité naissante, sans même se retourner ni éprouver un quelconque remord.
Le Requiem Maléfique, partition maudite écrite par Sieg Hart lui même, avait encore frappé, et le désespoir s'était de nouveau abattu sur ces terres...